Ded Moroz





Le père Noël russe (Дед Мороз, le « grand-père Gel »), un personnage traditionnel, laïcisé en URSS, un temps condamné par le régime avant d'être réhabilité !

Ded Moroz apporte des cadeaux aux enfants, mais au Nouvel An et non à Noël (qui n'a plus d'existence officielle et n'est plus férié à l'époque communiste) ; au contraire du père Noël, il les apporte non pas à des personnes, mais à des groupes (pionniers, komsomols, soviets locaux, comités d'entreprise, etc.) au cours des réveillons ; il peut aussi les déposer au pied de l'arbre de la nouvelle année, dans les parcs publics. Ded Moroz est accompagné par sa fille Snegourotchka (CF.).
Son apparence traditionnelle est proche de celle du père Noël, avec un grand manteau bleu, parfois blanc ou rouge, des bottes et une longue barbe. Spécifiquement, Ded Moroz porte un manteau traînant, une coiffe ronde en fourrure et des valenki blanches ou de hautes bottes et des ornements argentés. Il marche avec une longue canne magique et ne conduit pas un traîneau tiré par des rennes mais une troïka de chevaux.
Sa résidence officielle en Russie est la ville de Veliki Oustioug. 
Les légendes plus précoces, d'avant le communisme, décrivaient Ded Moroz comme un sorcier méchant et cruel, proche des anciens dieux slaves Pozvizd – dieu du vent, du bon et du mauvais temps –, Zimnik – dieu de l'hiver –, et Korochun – un roi souterrain régnant sur les froids glaciaux. Selon la légende, Ded Moroz aimait congeler les gens, enlever les enfants, et les emporter dans son grand sac. En guise de rançon, les parents devaient apporter des cadeaux pour payer la libération de leurs enfants. Il était donc plus proche du père Fouettard que du père Noël. Néanmoins, sous l'influence des traditions de l'Église orthodoxe, le personnage de Ded Moroz changea d'aspect, et acquit certaines caractéristiques du Sinterklaas néerlandais, prototype du Santa Claus américain.



















































Un père Noël idéologisé !





Sous le régime soviétique, le Nouvel An se substitua à Noël. Les habitudes furent proscrites : les bolcheviques maintinrent en 1916 l'interdiction du Synode des sapins, introduits par Pierre le Grand au XVIIe siècle. Staline déclara que Ded Moroz était un allié du pope et du koulak et le bannit. 
Mais en 1935, Pavel Postychev, l'architecte de la collectivisation stalinienne, peut-être inquiet de ce qu'il laisserait en héritage, publia une lettre dans la Pravda en demandant que des « sapins de Nouvel An » fussent élevés dans les Palais des pionniers et que Ded Moroz et sa petite-fille Snegourotchka fussent autorisés à retourner auprès des enfants soviétiques. Ce qui fut fait en 1937. Noël et les autres fêtes orthodoxes furent restaurés en 1992, mais le réveillon garda son statut de célébration principale. 

 P. P. Postychev, caricaturé en Père Noël







Une variante ancienne













Un conte sibérien : Мороз-Морозище






















Un conte alternatif : Мороз Иванович




Un autre conte traditionnel, Морозко, adapté au cinéma en 1964, connu en français sous le nom de Père Frimas et en anglais sous le nom de Jack Frost.
Une belle histoire hivernale tirée de contes russes où se croisent les personnages traditionnels du folklore slave (Baba-yaga, le père Bolet – Borovitchok...). La belle et gentille Nastienka est chassée de sa maison par sa méchante marâtre. Mais elle sera hébergée et récompensée de sa bonté par Morozko. L’amour, l’amitié, la paresse, l’égoïsme… autant de thèmes universels évoqués dans ce film.
Un bijou du cinéma soviétique pour enfants réalisé par le légendaire Aleksandr Rou.












Illustrations de Bilibine



Морозко (1964)
Bande-annonce










Morozko, un super-héros russe de BD yankee !















































































Un dessin animé soviétique de 1937 : Дед Мороз и Серый волк

Un autre dessin animé : Дед Мороз и лето



Des pères Noël d'importation