Alexandre Fiodorovitch Kérenski (Александр Фёдорович Керенский) (1881, à Simbirsk [rebaptisée Oulianovsk en 1924], ville où est également né Lénine dix ans avant lui – 1970, à New York) grand leader socialiste révolutionnaire, à la tête du Gouvernement provisoire, puis chassé du pouvoir par les bolcheviques lors de la révolution d'Octobre
Kérenski, comme le surnomme Richard Abraham dans son ouvrage, a bien été le « premier amour de la Révolution ». C'est lui qui a offert à la Russie sa première transition démocratique, peu durable dans les faits mais définitive quant à la disparition de l'autocratie. Sa très courte période de gouvernement est à mettre en face du retentissement qu'elle a eu sur le plan historique. Cela tient sans doute aux réformes qu'il a entreprises, mais plus certainement à son exceptionnelle longévité — près de 60 ans d'exil — qui lui a permis, sans relâche, d'opposer sa courte action, selon lui positive, aux travers autoritaires du régime soviétique.
Selon l'écrivain Nina Berberova, Alexandre Kérenski était franc-maçon et faisait partie d'un gouvernement qui a constitué « l'apogée de la franc-maçonnerie russe [...] si l'on considère que la première composition du gouvernement provisoire (mars-avril) comportait onze ministres dont dix étaient francs-maçons. »
Sur le plan personnel, l'historiographie est souvent sévère avec le chef du gouvernement provisoire. Issu d'un parti travailliste inexistant hors de lui-même, un peu trop enclin à confondre la parole — emphatique, théâtrale, romantique — avec l'action, Kérenski (surnommé «Рыцарь революции» – le Chevalier de la révolution, «львиное сердце» – cœur de lion, «гений русской свободы» – génie de la liberté russe, «спаситель Отечества» – sauveur de la Patrie, «пророк и герой» – prophète et héros, «народный главнокомандующий» – commandant en chef du peuple) a sans doute commis des erreurs face aux bolcheviques, plus pragmatiques dans leurs stratégies de pouvoir.
Portrait par Isaak Brodsky (1917)
Portraits par Répine (1918)
Григорий Шегаль : Бегство Керенского из Гатчины, 1937-1938
Kérenski au cinéma :
Октябрь (1928)
Ленин в Октябре (1937)
Правда (1957)
Крушение империи (1970)
Хождение по мукам (1977)
Синдикат-2 (1981)
Я видел рождение нового мира (1983)