Arbat


L'Arbat, quartier emblématique de Moscou


L'ancienne rue Arbat est une rue piétonne pittoresque située dans l'enceinte de la ceinture des Jardins de Moscou dans le district homonyme. De nos jours, c'est l'une des rues les plus touristiques de Moscou, avec ses divertissements et ses boutiques de souvenirs. Il faut distinguer le Vieil Arbat du Nouvel Arbat, tout proche, construit dans les années 1960, sous le nom d'avenue Kalinine (Калининский проспект), et bordée de gratte-ciels soviétiques faits de béton, d'acier et de verre.
On trouve mention de l’Arbat pour la première fois en 1493, en tant que route menant du Kremlin de Moscou à Smolensk. L’origine du nom est tatare et signifie « banlieue » (tout comme Rabat). Pendant les XVIe et XVIIe siècles, le voisinage était orné de belles églises, notamment celle mise en scène dans la célèbre peinture de Vassili Polenov, Une cour à Moscou (Московский дворик) (1878).
Au XVIIIe siècle, l’Arbat commença à être considéré par la noblesse russe comme l’endroit le plus prestigieux pour s’établir à Moscou. La rue fut pratiquement intégralement détruite par le grand incendie qui ravagea la ville pendant l’occupation napoléonienne en 1812 et dut être reconstruite. Alexandre Pouchkine logea un bref moment dans l’une des demeures, et une statue le représentant avec sa femme Nathalie trône devant cette maison. Une autre personnalité originaire de cette rue est l’écrivain Andreï Biély, dont beaucoup de romans mettent en scène des portraits impressionnistes de cette zone patriarcale.
Au XXe siècle la rue se plia à quelques rénovations limitées en styles Art nouveau et constructiviste. Le monument le plus original en la matière est probablement la demeure Melnikov. Le débouché de la rue sur la ceinture des jardins fut flanqué du flamboyant gratte-ciel en forme de gâteau de mariage abritant le Ministère des Affaires étrangères. À cette même période, on démolit la plupart des églises de l’Arbat, y compris celle de Saint-Nicolas, pourtant considérée comme un exemple typique du style Godounov.
L’Arbat est à présent décoré par de grands lampadaires qui furent installés en 1986. On y trouve plusieurs statues, l’une de la princesse Turandot devant le théâtre Vakhtangov et une autre du poète et chanteur de l’ère soviétique Boulat Okoudjava, qui écrivit plusieurs chants poignants au sujet de l’Arbat. Pendant la pérestroïka, la rue fut un lieu de rassemblement pour les mouvements de jeunesse (comme les hippies ou les punks), ainsi que pour les musiciens ou artistes de rue. Le mur de Viktor Tsoï dans l’une des rues adjacentes de l’Arbat (Krivoarbatskiy Pereoulok) demeure une curiosité, vestige de ces années turbulentes. De nos jours, les jeunes Russes se rassemblent régulièrement sur l’Arbat pour chanter les chansons de Tsoï et d’autres chanteurs russes.







































































Дети Арбата (2004)


Iosif Kobzon chante Vieil Arbat



Boulat Okoudjava chante Mon Arbat (Песенка об Арбате)

Ты течёшь, как река. Странное название!
И прозрачен асфальт, как в реке вода.
Ах, Арбат, мой Арбат, ты - моё призвание.
Ты - и радость моя, и моя беда.
Ах, Арбат, мой Арбат, ты - моё призвание.
Ты - и радость моя, и моя беда.
Пешеходы твои - люди не великие,
каблучками стучат - по делам спешат.
Ах, Арбат, мой Арбат, ты - моя религия,
мостовые твои подо мной лежат.
Ах, Арбат, мой Арбат, ты - моя религия,
мостовые твои подо мной лежат.
От любови твоей вовсе не излечишься,
сорок тысяч других мостовых любя.
Ах, Арбат, мой Арбат, ты - моё отечество,
никогда до конца не пройти тебя!
Ах, Арбат, мой Арбат, ты - моё отечество,
никогда до конца не пройти тебя!
(1959)

Dans le film Pokrovskie vorota (1983)

Un hommage au Moscou des années 1950, avec une ambiance particulière de nostalgie lyrique grâce aux chansons de Boulat Okoudjava.