Bouleau



Le bouleau, symbole de la Russie!

Берёзка - символ всей Руси,
В чужих краях о ней грустим.

«Les proverbes russes recueillis par Dahl nous apprennent que le bouleau fait bien quatre choses: il donne la lumière au monde (avec les branches du bouleau on fait des torches); il étouffe les cris (du bouleau on tire le goudron, et on goudronne les roues des chariots); il guérit les malades (par l'eau […]; l'eau goudronnée est encore à la mode dans la thérapeutique moderne), et il nettoie (dans les bains russes, pour provoquer la transpiration, on se fustige tout le corps avec des branches de bouleau). On dit aussi que le bouleau guérit des maladies de la peau, et qu'il est le puits du peuple. Avec l'écorce du bouleau, les paysans russes se font aussi des souliers. "Dans la petite Russie, dit Girard de Rialle, lorsque les jeunes filles vont au bois chercher des fleurs et des branches de Bouleau, elles chantent: 'Ne vous réjouissez pas, chênes; ne vous réjouissez pas, chênes verts! Les filles ne vont pas à vous; elles vous apportent ni pâté, ni gâteau, ni omelette! Io, io, Semik et Troitsa! Réjouissez-vous, bouleaux, réjouissez-vous, verts bouleaux! Les filles viennent à vous; elles vous apportent pâtés, gâteaux et omelettes!'". C'est le jour de la Pentecôte que les jeunes filles russes vont suspendre leurs couronnes aux arbres bien-aimés; c'est le jour de la Pentecôte que les paysans russes plantent devant leurs isbas des branches de bouleau, espèces de maïs, symboles verdoyants de la belle saison qui est revenue sous la chaleur bienfaisante des langues de feu, des rayons de soleil qui viennent réveiller la terre. On a soin parfois de mettre autour du jeune bouleau un fil, un ruban rouge, pour qu'il pousse mieux, pour éloigner de lui le mauvais œil. Afanassieff nous parle d'un bouleau qui montre sa reconnaissance à la jeune fille persécutée par sa marâtre sorcière, en souvenir de l'aimable attention qu'elle a eue de lier autour de lui un ruban. Dans un autre ouvrage, Afanassieff fait mention d'un bouleau blanc qui pousse dans l'île de Becian, sur le sommet duquel on croit voir assise la mère de Dieu (Bogoraditza). […] Le professeur Mannhardt nous apprend les procédés employés par les paysans russes pour faire sortir le Lieschi ou génie de la forêt. On coupe, dit-il, des bouleaux tout jeunes, on les dispose en cercle, de manière que les pointes soient tournées vers le milieu; on entre dans le cercle, et on évoque l'esprit qui paraît de suite. On se place aussi sur une souche d'arbre coupé, le visage tourné vers l'Orient. On baisse la tête et, en regardant entre les jambes, on dit: "Oncle Lieschi, montre-toi, non pas comme un loup gris, non pas comme du feu ardent, mais semblable à moi." Alors les feuilles du tremble se mettent en mouvement et le Lieschi se montre sous une forme humaine, et tout disposé à rendre n'importe quel service à celui qui l'a évoqué, pourvu qu'il lui promette son âme. Il est donc évident, d'après la conclusion du professeur Mannhardt lui-même, qu'en Russie, l'on suppose la présence du Lieschi, c'est-à-dire du diable des forêts, non pas seulement dans les souches des arbres, mais aussi sur les cimes des bouleaux.»
(D'après le Dictionnaire archéologique et explicatif de la science du blason, comte Alphonse O'Kelly de Galway, Bergerac, 1901.)































Ce tableau pourrait s'intituler : « M. K et Castro au bouleau » (ou boulot ?)









La sève et le jus de bouleau, tradition russe
















































Le travail artisanal de l'écorce de bouleau (берёста) (cf. aussi chapitre Lapti)









Les documents sur écorce de bouleau (берестяные грамоты) remontant aux XI-XVe siècles, pour la plupart retrouvés à Novgorod mais également attestés dans certaines autres villes de la Russie comme Pskov, Smolensk et autres.

Leur découvreur, l'archéologue Artemi Artsikhovski

Chantons le bouleau ! Во поле стояла берёза



La version anglaise par le grand chanteur-acteur américain Joel Grey




La danse du bouleau (берёзка)